
"Elle était fort déshabillée Et de grands arbres indiscrets Aux vitres jetaient leur feuillée Malinement, tout près, tout près. Assise sur ma grande chaise, Mi-nue, elle joignait les mains. Sur le plancher frissonnaient d’aise Ses petits pieds si fins, si fins. - Je regardai, couleur de cireUn petit rayon buissonnier Papillonner dans son sourire Et sur son sein, - mouche ou rosier. - Je baisai ses fines chevilles. Elle eut un doux rire brutal Qui s’égrenait en claires trilles, Un joli rire de cristal. Les petits pieds sous la chemise Se sauvèrent : « Veux-tu en finir ! »- La première audace permise, Le rire feignait de punir ! - Pauvrets palpitants sous ma lèvre, Je baisai doucement ses yeux :- Elle jeta sa tête mièvre En arrière : « Oh ! c’est encor mieux !… Monsieur, j’ai deux mots à te dire… »- Je lui jetai le reste au sein Dans un baiser, qui la fit rire D’un bon rire qui voulait bien… - Elle était fort déshabillée Et de grands arbres indiscrets Aux vitres jetaient leur feuillée Malinement, tout près, tout près.
Arthur Rimbaud.
Poesía y vida estan tenazmente entrelazadas en tus obras, Fabi.
RépondreSupprimerDaniel.
Arthur Rimbaud es como el mar...no hay forma de aplacarlo.
RépondreSupprimerPalabras selectas para esta obra que me cautiva como pocas.
D.