lundi 27 septembre 2010

"Je ne désire de l'amour que le commencement".

"Je ne désire de l'amour que le commencement. Au dessus des places de ma Grenade.
Les pigeons ravaudent le vêtement de ce jour
Dans les jarres, du vin à profusion pour la fête après nous
Dans les chansons, des fenêtres qui suffiront et suffiront
pour qu'explosent les fleurs du grenadier

Je laisse le sambac dans son vase. Je laisse mon petit coeur
Dans l'armoire de ma mère. Je laisse mon rêve riant dans l'eau.
Je laisse l'aube dans le miel des figues. Je laisse mon jour et ma veille
Dans le passage vers la place de l'oranger où s'envolent les pigeons

Suis-je celui qui est descendu à tes pieds pour que montent les mots
Lune blanche dans le lait de tes nuits? Martèle l'air
Que je voies, bleue, la rue de la flûte.Martèle le soir
Que je voie comment entre toi et moi s'alanguit ce marbre.

Les fenêtres sont vides des jardins de ton châle. En un autre temps
Je savais nombre de choses de toi, et je cueillais le gardénia
A tes dix doigts. En un autre temps je possédais des perles
Autour de ton cou et un nom gravé sur une bague d'où jaillissait la nuit

Je ne désire de l'amour que le commencement. Les pigeons se sont envolés
Par-dessus le toit du ciel dernier. Ils se sont envolés et envolés
Il restera après nous du vin à profusion dans les jarres
Et quelque terre suffisante pour que nous nous retrouvions, et que la paix soit"

Mahmoud Darwich "La terre nous est étroite".


lundi 20 septembre 2010

P'tit mot du matin...

"Le printemps dans tes yeux efface les larmes de la nuit
le jasmin les égare dans le jardin andalou
et toi, doucement tu entres dans le sommeil pour rêver".
Tahar Ben Jelloun
"Labyinthe des sentiments".

mardi 14 septembre 2010

Beauté persane.

"Ouhibbou; ouhibbou al-houbba".
Elle le dit doucement dans un murmure sa voix enlacée au bleu du jour qui danse dans la chambre.
Le chat est tout velours, les mots s'échappent du livre, prennent leur envol.
"Labyrinthe des sentiments" de Tahar Ben Jelloun.
Beauté Persane...

mardi 7 septembre 2010

P'tit mot...

"Une femme est encore plus belle lorsqu'elle est impossible... Encore plus troublante lorsqu'elle n'est que probable".
Joël.

Poésie...

"Toujours il récitait de la poésie". Des poémes entiers qu'il apprenait par coeur ou bien qu'il me lisait et je l'imaginais en train de les réecrire, pour moi seule. La poésie était-elle une des clés de mon corps? La poésie était entre nous. Il m'aimait avec les vers des autres. Lorsqu'il partait en voyage, il me téléphonait pour me donner le nom d'un recueil ou d'un poéme. Je cherchais le poète, je lisais je me rendais compte qu'il était pour moi. Pessoa, Cavafy, Char, Michaux et d'autres que je ne connaissais pas. Je suis devenue comme lui. J'apprenais les poèmes arabes que j'aimais, je les répétais pour lui seul. La poésie était-elle toujours entre nous? Avec lui, j'ai repris l'écriture de mes petits poèmes, rite initial de chacunes de nos rencontres. Il s'enquérait de mes mots. En silence je lui tendais le poème. Il lisait comme s'il partait à la découverte de ma face obscure, masquée pa ma frivolité et mes éclats de rire. Il découvrait ce que je n'osais pas m'avouer à moi même. En silence il pliait le papier avec soin et le glissait dans sa poche.
Mon corps était-il l'une des clés de la poésie?"


Salwa Al Neimi
"La preuve par le miel"

lundi 6 septembre 2010

P'tit mot...

..."La poterie m'a sauvé la vie!
Elle m'évite d'utiliser l'encre qui est devenue trop dangereuse car tout ce qu'on écrit est systématiquement déformé par ceux qui le lisent".
Jean Cocteau.

Oiseau de septembre...


Enfumage des oiseaux de septembre.
Raku lustre, la poésie de l'instant et du hasard....