jeudi 26 mars 2009

Un hémisphère dans une chevelure


"Laisse-moi respirer longtemps, longtemps, l'odeur de tes cheveux, y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l'eau d'une source, et les agiter avec ma main comme un mouchoir odorant, pour secouer des souvenirs dans l'air. Si tu pouvais savoir tout ce que je vois ! tout ce que je sens! tout ce que j'entends dans tes cheveux ! Mon âme voyage sur le parfum comme l'âme des autres hommes sur la musique. Tes cheveux contiennent tout un rêve, plein de voilures et de mâtures, ils contiennent de grandes mers dont les moussons me portent vers de charmants climats, où l'espace est plus bleu et plus profond, où l'atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine. Dans l'océan de ta chevelure, j'entrevois un port fourmillant de chants mélancoliques, d'hommes vigoureux de toutes nations et de navires de toutes formes découpant leurs architectures fines et compliquées sur un ciel immense où se prélasse l'éternelle chaleur. Dans les caresses de ta chevelure, je retrouve les langueurs des longues heures passées sur un divan, dans la chambre d'un beau navire, bercées par le roulis imperceptible du port, entre les pots de fleurs et les gargoulettes rafraîchissantes. Dans l'ardent foyer de ta chevelure, je respire l'odeur du tabac mêlée à l'opium et au sucre ; dans la nuit de ta chevelure, je vois resplendir l'infini de l'azur tropical ; sur les rivages duvetés de ta chevelure, je m'enivre des odeurs combinées du goudron, du musc et de l'huile de coco. Laisse-moi mordre longtemps tes tresses lourdes et noires. Quand je mordille tes cheveux élastiques et rebelles, il me semble que je mange des souvenirs".
Baudelaire Le spleen de Paris

lundi 23 mars 2009

L'amour en rime


"Mes paroles ont plu sur toi en te caressant.
Depuis longtemps j'ai aimé ton corps
de nacre ensoleillée.
Je te crois même reine de l'univers.
Je t'apporterai des fleurs joyeuses
des montagnes, des copihues,
des noisettes foncées, et des paniers
sylvestres de baisers.
Je veux faire avec toi
ce que le printemps fait
avec les cerisiers."
Pablo Neruda

Le printemps...

...de poudre et de dentelles, j'm'en fait un chapeau.

Le printemps...


...a fait son nid dans mes cheveux.

lundi 16 mars 2009

Vase Femme fleur...


"L'avenir de l'homme c'est la femme. Elle est la couleur de son âme"

Louis Aragon.

Vase Femme Fleur...


J'ai mis des couleurs encore... Et l'émail les "réveil", les révèle, j'suis surprise à chaque fois!

J'ai mis des fleurs en vrai pour faire venir le printemps aussi. Je coiffe ma p'tit femme de fleurs pastel, délicates, poudrées... me manque un papillon pour se poser léger et complèter mon p'tit poème...


J'ai des picotements dans le coeur aujourd'hui. Des perles de rosée suintent de mon âme.

La p'tite reflexion du jour...

J'ai envie de vous faire partager, ce texte qui m'a été envoyé. Il est saisissant! Comme dirait mon ami l'Olivier... Et donne à réfléchir, non?!

"Le musicien de rue était debout dans l'entrée de la station « Enfant Plaza » du métro de Washington DC. Il a commencé à jouer du violon. C'était un matin froid, en janvier dernier. Il a joué durant quarante-cinq minutes. Pour commencer, la chaconne de la 2ème partita de Bach, puis l'Ave Maria de Schubert, du Manuel Ponce, du Massenet et à nouveau, du Bach. A cette heure de pointe, vers 8h du matin, quelque mille personnes ont traversé ce couloir, pour la plupart en route vers leur travail. Après trois minutes, un homme d'âge mûr a remarqué qu'un musicien jouait. Il a ralenti son pas, s'est arrêté quelques secondes puis a démarré en accélérant. Une minute plus tard, le violoniste a reçu son premier dollar : en continuant droit devant, une femme lui a jeté l'argent dans son petit pot. Peu après, un quidam s'est appuyé sur le mur d'en face pour l'écouter mais il a regardé sa montre et a recommencé à marcher. Il était clairement en retard. Celui qui a marqué le plus d'attention fut un petit garçon qui devait avoir trois ans. Sa mère l'a tiré, pressé mais l'enfant s'est arrêté pour regarder le violoniste. Finalement sa mère l'a secoué et agrippé brutalement afin que l'enfant reprenne le pas. Toutefois, en marchant, il a gardé sa tête tournée vers le musicien. Cette scène s'est répétée plusieurs fois avec d'autres enfants. Et les parents, sans exception, les ont forcés à bouger.Durant les trois quarts d'heure de jeu du musicien, seules sept personnes se sont vraiment arrêtées pour l'écouter un temps. Une vingtaine environ lui a donné de l'argent tout en en continuant leur marche. Il a récolté 32 dollars. Personne ne l'a remarqué quand il a eu fini de jouer. Personne n'a applaudi. Sur plus de mille passants, seule une personne l'a reconnu. Ce violoniste était Joshua Bell, actuellement un des meilleurs musiciens de la planète. Il a joué dans ce hall les partitions les plus difficiles jamais écrites, avec un Stradivarius valant 3,5 millions de dollars. Deux jours avant de jouer dans le métro, sa prestation au théâtre de Boston était « sold out » avec des prix avoisinant les 100 dollars la place.
C'est une histoire vraie. L'expérience a été organisée par le « Washington Post » dans le cadre d'une enquête sur la perception, les goûts et les priorités d'action des gens. Les questions étaient : dans un environnement commun, à une heure inappropriée, pouvons-nous percevoir la beauté ? Nous arrêtons-nous pour l'apprécier ? Reconnaissons-nous le talent dans un contexte inattendu ? Une des possibles conclusions de cette expérience pourrait être : si nous n'avons pas le temps pour nous arrêter et écouter un des meilleurs musiciens au monde jouant quelques-unes des plus belles partitions jamais composées, à côté de combien d'autres choses passons-nous ?

mardi 10 mars 2009

La danse


"Danser, c'est comme parler en silence. C'est dire plein de choses sans dire un mot".
Yuri Buenaventura.

Danse métisse...


...J'ai mes p'tits coups de coeur.
Une façon bien à moi, de donner des couleurs à une journée grise.
Je marche sous la pluie... Déjà, ça fait boucler mes cheveux.
J'aime ça, j'trouve ça joli.
Mes pas font du bruit en claquant sur le bitume humide, ben... J'trouve ça joli aussi!
Et j'arrive devant cette petite boutique, éclairée, comme une caverne d'Ali Baba.
C'est la lumière chaude, qui m'attire, m'aspire à l'intérieur, et la promesse de nouvelles découvertes. Ce sont... Des...
Friandises, les livres! J'entre dans la librairie.
J'ai l'esprit embrumé, de couleurs. Des idées qui prennent forme pour mes nouvelles créations. Un bric à brac de choses qui me touchent: Un poème d'Aimé Césaire, une émission à la radio, et la voix sucrée d'un Kabyle qui parle de ses racines... Ah! Oui, toujours et encore, cette pâquerette accrochée, à ma boucle d'oreille un jour vert tendre de printemps... Des volutes d'encens... Je suis là, à fleur de peau. Et il y a cette couverture rouge qui attire mon regard. Oui, le rouge! "La jeune fille et le nègre" de Judith Vanistendael, c'est une BD en noir et blanc, très graphique, j'adore les dessins! Et la tension de ce couple métissé dansant le tango, en première de couverture est palpable. J'aime. C'est plein de passion. J'emporte le livre... Il faut que je donne vie à tout ça... Une touche de moi, pour me "mêler". La terre, c'est ce qui convient le mieux. Voluptueuse et sensuelle. Une terre noire, et une terre blanche, pour métisser. Les corps prennent forme, doucement alors que je modèle. Le mouvement aussi. Enlacés, fluides pourtant, malgré la terre qui durcit. Le mélange de l'eau, de silice et de feu pour donner une étincelle, un souffle, et qu'ils aient leur propre histoire ces personnages, pour qu'ils s'aiment éternellement?!
Ô l'amour! Puis, je pose à coup de pinceau, mes encobes... Couleurs ternes qui vont se révéler avec l'émail... Tout celà est une alchimie. Il faut du temps aussi, et de la patience... Comme pour l'amour?! Alors... Voilà, mon couple d'amoureux... Car ils sont comme dans le livre de Judith Vanstendael, très amoureux...

mercredi 4 mars 2009

Le temps des cerises...


Mes nouvelles créations en céramique.


Le temps des cerises... et la promesse d'un bel été.
Toujours une pointe de rouge, pour symboliser l'amour.
Et les coeurs. Ô les coeurs! Amour toujours.
Et mes p'tites femmes amoureuses.


J'ai travaillé une terre noire, chamottée.
C'est joli, cette terre!
Et mes mains qui modèlent sont noires elles aussi, j'me dessine un visage d'indien.
Du coup, les bols une fois décorés et cuits ont une belle couleur chocolat.

Tiens... J'vais aller m'boire un chocolat velours... Une idée du bonheur.

P'tit femme amoureuse à l'oiseau...


Les graines d'amour...

Coeur cerise...

Toujours ce rouge...
Rouge cerise. Rouge comme les battements du coeur qui s'affole?!
Rouge comme un fruit, au sucre des lèvres.

Coeur cerise...


lundi 2 mars 2009

L'oiseau

P'tit messager... Pour toi!

La lettre

...Aujourd'hui, je t'ai écrit.
Une lettre, que je t'ai envoyé par la poste.
Pour prendre le temps de faire voyager tous ces mots, pour qu'ils aient une histoire eux aussi à raconter.
Pour qu'ils partent à ta rencontre.
Qu'is prennent le temps d'arriver jusqu'à toi.
Rien n'est jamais gagné, non?!
Et puis, à dire vrai, j'ai toujours aimé attendre le passage du facteur quand je savais que quelqu'un m'avait écrit.
L'attente est comme un délice, un suplice?!

dimanche 1 mars 2009

Le pêcheur de sirènes...

Pour toi...
J'ai fait ce rêve.
Une devinette... Pleine d'amour et de tendresse.

Toujours ce bleu, et les profondeurs marines.
Une idée de liberté. Le silence comme une présence.
Et l'eau qui glisse et qui s'argente sur les écailles des poissons... Des bulles légères qui remonte à la surface.
L'amour impossible?! D'une sirène et d'un voyageur au long cours. Peut-être... A toi de me dire.