lundi 22 décembre 2008

Le Raku



Le Raku: "Le bonheur dans le hasard".




La nuit mauve tombe lentement, avec ses premières piqûres de gel.


Déjà, le noir immense rend aveugle l'espace.


D'un coup, en ouvrant le four, la chaleur s'est diffusée dans la nuit. de cette gueule ouverte, monstre des ténèbres, j'ai sorti les pièces de céramiques incandescentes, pour les poser dans la sciures. Doucement, la flamme naît, Rouge, orange dansante. Les céramiques subissent alors un choc thermique important, la chaleur fait se craqueler la faïence puis la flamme devient fumée, acre et noire... Les craquelures deviennent sombres, et racontent le hasard. L'histoire de la terre, du feu et de l'eau . Une histoire d'amour encore?!

A une robe rose... rouge?



Que tu me plais dans cette robe


Qui te déshabille si bien,


Faisant jaillir ta gorge en globe,


Montrant tout nu ton bras païen!




Frêle comme une aile d'abeille,


Frais comme un coeur de rose-thé,


Son tissu, caresse vermeille,


Voltige autour de ta beauté.




De l'épiderme sur la soie


Glissent des frissons argentés,


Et l'étoffe à la chair renvoie


Ses éclairs roses reflétés.




D'où te vient cette robe étrange


Qui semble faite de ta chair,


Trame vivante qui mélange


Avec ta peau son rose clair?




Théophile Gautier

mardi 16 décembre 2008

Il a neigé...


Je marche dans le noir, dans la nuit profonde.

Il a neigé. Tout est feutré... Juste le bruit de mes pas qui font crisser la neige.

Noir et blanc, et le rouge que dessine déjà le froid sur mes joues.

Je marche, le silence est comme une présence. Mon souffle fait s'envoler de petits nuages éphémères. Les sapins sont des personnages je crois, figés sous un manteau de neige.

Un, deux, trois... J'entends battre mon coeur. Le givre dessine des dentelles aux arbres.

Je me précipite, et j'ouvre la porte que je referme aussiôt sur moi.

La chaleur me happe... et m'entraine à l'intérieur.

A tout ce blanc, répond le rouge... J'ai accroché des coeurs à mon arbre de Noël!

"On aime d'amour ceux qu'on ne peut pas aimer autrement"


Natalie Clifford Barney

lundi 15 décembre 2008

La sirène de Beldi


... Je poste des messages, comme je jetterais des bouteilles à la mer.

Ces mots t'arriveront t'ils un jour?!

Je suis là... pour toi. J'ai l'impression d'être enfermée dans une bulle, ça marche comment ce truc?! Y a pas d'echo... Pas de bruit... Eh oh?! Y a quelqu'un?!

Ah!!! et pis me revolià prise au piège de Lordi. Ô comble du ridicule!!!

Encore du virtuel, me diras-tu! Et j'imagine ton sourire, là.


Tiens, j'ai ressorti une sirène de mon carton à dessin... pour toi.

Oui, je sais! Il a neigé... et d'ailleurs tout est blanc! C'est terrible pour moi.

Quoique, un peu de bleu s'accroche à la lumière du jour, un rayon de soleil irise la neige...

Brrrrr j'ai froid!


Oh, des sirènes... J't'en ai envoyé plein, à l'aquarelle sur des enveloppes blanches. Tu m'as même dis avoir "posé" avec l'une d'elle sur le bateau qui t'emmenais rejoindre ton pays...

J'aurais aimé la voir cette photo!

J'ai peinds au soleil. Sa morsure sensuelle sur les épaules.

J'me suis amusée, à laisser partir une esquisse colorée au fil de l'eau. C'est toi, qui m'a donné cette idée un jour... Je crois que tu avais hésité à le faire. Donc ma siréne échevelée, a flotté un long moment à la surface de l'eau. Puis les couleurs se sont misent à danser, à bouger...

Et la siréne a plongé dans le bleu, profond, outremer... Pour te rejoinde?!

Les Roses de Saadi


"J'ai voulu ce matin te rapporter des roses;

mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes

que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir.


Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées

dans le vent, à la mer s'en sont allées.

Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir.


La vague en a paru rouge et comme enflammée.

Ce soir, ma robe encorte en est toute embaumée...


Respires-en moi, l'odorant souvenir".


Marceline Desbordes-Valmore

vendredi 12 décembre 2008

Les mots

...Le poids des mots, de leurs empreintes sur le blanc du papier. Le poids de mes longs silences. Je m'imprègne de ce que tu me dis/m'as dit, et j'emporte tout ça avec moi, là où je vais. Bateaux ivres, qui tanguent Ô mon coeur, qui vacillent comme la flamme d'une bougie pour éclairer la nuit."Alléger le lourd" pour me dessiner des ailes, à l'encre bleue, coups de plume incisifs. La nuit est comme du velours noir. Profonde, avec son mystère d'étoiles, et ses secrets. Lourde, écrasante et puis légère. Effilochée de nuages blancs, cheveux d'anges étirés par le tumulte des vents d'altitude. A moins qu'ils ne soient comme la douce laine de tes cheveux d'astrakan?!Le poids des choses, de ces choses qui m'ébouriffent le coeur, et me font tourner en rond parfois. Serpent qui se mord la queue. Manège qui tourne, tourne avec les flonflons des jours de fête. Des jours heureux... Et tout se mélange. Rouge, bleu, noir de tes yeux, et les brumes du lac vaporeuses à l'automne.

C'est quand que je serai légère?