mardi 3 novembre 2009

"Allégeance".

"Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima? Il cherche son pareil dans le voeu des regards. L'espace qu'il parcourt est ma fidélité. Il dessine l'espoir et léger l'éconduit. Il est prépondérant sans qu'il y prenne part. Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s'inscrit son essor, ma liberté le creuse. Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas?
René Char
Extrait de"Eloge d'une soupçonnée,

2 commentaires:

  1. "Petites femmes amoureuses"
    Imágenes que revelan nuevos colores...
    Imágenes plenas de emoción...
    Felicitaciones por esta nueva producción, Fabi.

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  2. Pienso si esta mujer está enamorada de las palabras de René Char...
    Palabras claves que abren su corazón...¿Y para quien?...¿A donde vuela su pensamiento?...

    D.

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